Communiqué de presse
Le collectif “Pour Que Vivent Nos Langues”, créé en 2019, réunit de nombreuses associations qui œuvrent pour la transmission et la préservation des langues régionales de France.
Ces dernières années, le collectif a pu contribuer à plusieurs avancées, dont l’adoption de la loi Molac relative à la valorisation patrimoniale des langues régionales et à leur promotion. Il a protesté avec véhémence contre la saisine et la décision du Conseil Constitutionnel du 21 mai 2021, qui a provoqué de nombreuses autres réactions, venues d’élus de tous bords, jusqu’à l’actuel Président de la République et même du Conseil des droits de l’homme de l’ONU le 31 mai 2022. De nombreuses manifestations ont eu lieu, regroupant des dizaines de milliers de participants.
Ces actions ont abouti à la parution de la circulaire du 14 décembre 2021.
En cette année 2022, le collectif a interrogé les candidats aux élections présidentielles, puis aux législatives, sur les grands thèmes qui concernent les langues régionales. Une réponse a été apportée par l’actuel président, ainsi que par 312 candidats députés, dont 50 sont désormais élus, issus de divers groupes politiques.
Fort de ces retours, le collectif s’est réuni le samedi 17 septembre afin de faire le bilan des actions menées et de réfléchir sur la feuille de route pour les mois à venir.
Si le collectif se fixe des objectifs à moyen et à long terme, il ne renonce pas pour autant à exiger du nouveau ministre de l’Education Nationale des mesures immédiates pour l’enseignement des langues régionales afin d’enrayer les dégradations qualitatives et qualitatives résultant de la politique de son prédécesseur : baisse alarmante des effectifs suite à la réforme du bac (129 lycéens seulement pour la spécialité EDS langues régionales au bac 2022, ce qui est loin de compenser la baisse des effectifs dans les autres modalités d’enseignement), recul sur l’usage des langues régionales aux examens, prise en compte insuffisante de ces langues et de la spécificité de l’enseignement bilingue dans la formation des maîtres et les concours de recrutement, sous-dotation horaire dans les collèges et lycées associatifs en immersion, non mise en œuvre de la généralisation de l’offre d’enseignement telle que prévue par l’article 7 de la loi Molac (désormais inscrit dans le Code de l’Éducation, article L. 312.11.2) comme par la circulaire de décembre 2021.…
C’est pourquoi le collectif demande d’urgence une audience auprès du Ministre de l’Education nationale.
Une autre audience sera également demandée à la Ministre de la culture Madame Rima Abdul-Malak dans la continuité des engagements pris par l’ancien Premier Ministre Jean Castex.
Pour notre collectif, l’exigence d’une politique ambitieuse de la France en matière de respect des langues régionales dans l’enseignement et dans l’ensemble de la vie publique n’est pas séparable de celle de voir modifier la Constitution. Nous ne saurions accepter les contradictions d’un État qui ne cesse de proclamer à l’extérieur des principes de diversité culturelle et linguistique qu’il transgresse sur son propre territoire, au mépris des conventions internationales.